Le Beija Flor, à Bordeaux, est le bon plan pour découvrir la cuisine brésilienne. Avec, en prime, la cachaça (le rhum blanc) et la caporeia (la danse de Bahia).
La fierté de Helio Toscano, le propriétaire du Beija Flor, l’adresse brésilienne historique de Bordeaux née en 1987, table populaire et festive, est d’accueillir, avec leurs enfants, des couples qui ont enterré leur vie de jeune fille ou de jeune homme ici. Ils viennent encore pour l’ambiance et le dépaysement mais sont plus enclins à goûter la cuisine, à demander des conseils, à s’approprier un élément important du patrimoine et de l’histoire du Brésil. Car, si en fin de semaine, la samba et la capoiera prennent le pouvoir (démonstrations et initiation avec les danseurs), le folklore n’est pas l’alibi pour remplir le restaurant, l’assiette est sincère, au plus près de la tradition. « Elle a le goût de la nourriture brésilienne », pour rapporter la remarque d’une citoyenne de la nation où se déroule actuellement la coupe du monde de football.
Manioc, patates douces, haricots noirs
Darléne, la cuisinière, est originaire de Belém, la capitale de l’Etat de Pará, aux portes de l’Amazonie. Elle a la connaissance empirique et l’instinct, les plats sont représentatifs des grandes régions du Brésil, le riz blanc et le haricot noir, les ingrédients de base, ont le premier rôle, les sauces, l’autre caractéristique de la cuisine brésilienne, mélange d’influences espagnoles, portugaises et italiennes, souligne Helio Toscano, donnent du relief et du goût. Ainsi du ximxim de galinha, une cuisse de poulet fermier servie avec du manioc, de la patate douce, de la banane plantain, accompagnée d’une sauce savoureuse à la noix de cajou, cacahuète, citronnelle, gingembre, oignon, tomate, poivron, et coriandre (le tour de main de Darléne est la clé de la réussite de la sauce).
On recommandera la bacalhau du Beija Flor, la morue cuite avec des pommes de terre, des olives, de la tomate, de l’oignon, du poivron, du persil, servie avec un riz parfumé et la feijoada, le plat national brésilien (plat des esclaves à l’origine) où les haricots noirs sont cuits dans leur jus avec un assortiment de viandes (porc, bœuf, saucisse fumée, lardons).
Bolinhos et guarana
On conseillera également les bolinhos (version accras et tapas) de morue, de viande, de fromage, les petits morceaux de poulet marinés au citron vert puis frits (nommés frango à pussarinho), et le flan à la noix de coco et coulis de goyave. Compter à la carte entre 25 € et 35 €. Les amateurs de grillades choisiront le churrasco (spécialité du sud du Brésil), les brochettes géantes de cinq viandes servies avec cinq accompagnements (il en coûte 25 € avec le dessert).
Réclamez, bien sûr, la caipirinha, l’apéritif réglementaire (rhum brésilien, citron vert pilé, sucre de canne et glace) ou la batida de coco, punch à base de rhum blanc, de crème de noix de coco, de sucre de canne et glace. Goûtez également le soda brésilien, le guarana (fruit d’Amazonie), sans alcool, au goût sucré, légèrement pétillant, semblable à un thé frais parfumé et effervescent. Pour les vins, on mentionnera le rouge brésil rio sol vale de sao francisco pern ambuco syrah et cabernet (22 €) et le casiño macul antigua reserva (chili) cabernet sauvignon (32 €).
Un article de Jacques Ballarin publié dans Le Mag Sud Ouest du samedi 14 juin 2014.
Beija Flor 13, rue Villedieu (quartier Victoire) à Bordeaux. Ouvert le soir seulement. 06 08 06 39 33