Les familles fondatrices ont vendu la célèbre boisson chocolatée à un fonds contrôlé par deux patrons de l’agroalimentaire. Un Cacolac au lait bio ou des barres chocolatées Cacolac pourraient voir le jour.
Les 43 000 fans de Cacolac sur Facebook ont de quoi se réjouir : leur marque fétiche devrait bientôt dévoiler une nouvelle gamme de produits, dont une boisson au lait bio et des barres chocolatées. La conséquence du rachat de la marque Cacolac, cédée par les héritiers. Les familles fondatrices Lanneluc et Lausseig, qui avaient exercé le métier de laitiers pendant plusieurs générations au XIXe siècle, s’étaient associées peu après la Libération pour fonder à La Benauge (Bordeaux) une usine d’où devaient sortir les premières bouteilles de la boisson chocolatées. L’usine est aujourd’hui implantée à Léognan (33).
Cacolac a désormais pour actionnaire majoritaire le fonds d’investissement Trixaim, qui s’est allié pour la circonstance à la société d’investissement Avenir Entreprises, filiale conjointe de la Caisse des dépôts et de la société financière publique Oseo. Les nouveaux maîtres de Cacolac, qui ont gardé Christian Maviel, membre d’une des familles fondatrices, comme directeur du site connaissent bien le monde alimentaire. Car le fonds Trixaim est en fait détenu par deux anciens patrons du secteur.
Dominique Rault possédait le groupe Brault, de Lamballe (Côtes-d’Armor), spécialisé dans la distribution de produits alimentaires pour la restauration hors foyer. Quant à son associé Didier Giroux, il pilotait, dans le Loiret, la Comexo, spécialisée dans la réalisation à la demande de sauces pour la restauration à thèmes et l’industrie alimentaire.
Les deux hommes, qui ont respectivement vendu leurs affaires au groupe anglais Brake, et à l’énorme société américaine Heinz (Ketchup) se trouvent donc à la tête de quelques économies qu’ils ont souhaité réinvestir dans de petites entreprises du secteur. Le fonds Trixaim, qu’ils ont lancé à cette fin, avait déjà racheté l’an dernier l’entreprise tourangelle Balarama, qui fabrique des barres alimentaires (céréales, chocolats), destinées notamment à l’alimentation des sportifs.
Cacolac bio ou au soja
Avec le rachat de Cacolac, le tandem affirme vouloir rester dans un registre naturel, voire diététique. Didier Giroux et Dominique Rault ont été séduits par l’image de cette entreprise saine, dont la notoriété a traversé les décennies, malgré sa taille modeste (une quarantaine de salariés). De leur côté, les anciens propriétaires, qui avaient plusieurs propositions, ne se sont pas décidés sur un critère seulement financier. Ils ont aussi choisi les repreneurs en fonction de ce qu’ils estimaient être leur capacité à maintenir l’esprit de l’entreprise
Diffusée dans toute la France, Cacolac, qui avait tenté naguère des diversifications, en est revenue à son activité monoproduit. Son outil industriel moderne ne tourne pas à plein régime. Didier Giroux et Dominique Rault semblent ne pas manquer d’idées pour l’alimenter. Des versions de Cacolac au lait bio, ou au lait de soja pourraient être lancées. Et, par ailleurs, Balarama pourrait fabriquer des barres chocolatées sous la marque Cacolac.
Dominique Rault et Didier Giroux ne semblent pas vouloir s’arrêter là dans l’édification de leur petit empire nutritionnel. Après les barres et les boissons lactées, ils souhaitent acheter une biscuiterie. On verra par ailleurs si, grâce à eux, la vieille entreprise girondine parvient à passer la surmultipliée.
Article de Bernard Broustet. Photos archives Sud Ouest.
Un commentaire sur "Rachetée, la boisson bordelaise Cacolac veut retrouver une nouvelle jeunesse"
C’est la boisson de mon enfance, tres bon gout ne changez rien. Céline, lorient