La seconde édition du conours « Aquitaine Terre de génie » est lancée et aura pour thème les plats populaires… revisités avec impertinence.
La première édition du concours impertinent de cuisine Aquitaine Terre de génie, organisée l’an dernier, avait donc un goût de revenez-y. Et ses organisateurs ont bien évidemment décidé de remettre le couvert. Évidemment, car l’enthousiasme avec lequel son président, le chef triplement étoilé Michel Guérard, en parle ne laisse aucune part au doute. « Nous avons tous été surpris, presque pris de court par le succès de ce concours qui s’est vite inscrit dans une joyeuse effervescence de kermesse, ponctuée de rebondissements, avec des séquences épiques », a rappelé hier, et tout sourire, le grand patron des Prés d’Eugénie, à Eugénie-les-Bains, dans les Landes.
Une volonté de voir les candidats s’approprier les grands plats populaires
Il n’a pas manqué de rappeler l’essence même de cet événement, qui connaîtra son dénouement le 20 novembre prochain, lors de Bordeaux So Good : les produits du terroir et l’impertinence. Qui cette année devra être appliqué au thème choisi : « le plat populaire ». « L’objectif n’est point tant de satisfaire un exercice précieux de théâtre d’art et d’essai, mais plutôt d’essayer de secouer avec une certaine impertinence notre bonne vieille cuisine de terroir, de réaffirmer notre identité gastronomique régionale », a souligné Michel Guérard.
C’est donc cette identité, ce patrimoine culinaire, qui est au centre de ce concours version 2016. « Nous ne sommes pas dans l’adoration des cendres, mais dans la transmission du feu », a-t-il ajouté pour illustrer cette volonté de voir les candidats s’approprier les grands plats populaires. Qui sont, pour le chef Guérard, autant de « symboles de communion et de partage ». L’impertinence, que chaque concurrent envisagera à sa sauce, devra se manifester par « un renouveau là où on ne l’attend pas », insiste le président du concours. Outre le thème, les cuisiniers devront respecter une contrainte : n’utiliser que des produits issus de la grande région. Une source d’inspiration considérable puisque, comme l’a rappelé la conseillère régionale (PS) Lydia Héraud, « la région, avec 155 produits AOP ou AOC est leader sur les signes de qualités ».
Un thème qui donne l’occasion de renouer avec « nos racines, un peu oubliées depuis vingt ans »
Chef étoilé de l’Auberge basque à Saint-Pée-sur-Nivelle (64), et membre du jury dans la catégorie réservée aux professionnels de la cuisine, Cédric Béchade voit dans ce concours une formidable occasion : « C’est une prise de parole intéressante. » Pour lui, il s’agit d’insister sur « la culture du goût » que les professionnels doivent « transmettre ». « Il faut que les professionnels, des chefs étoilés aux commis, n’aient pas de complexes, que chacun ait sa liberté. Cela nous permettra de mettre en avant toute la diversité de notre région. » Lui voit dans le thème des plats populaires l’occasion de renouer avec « nos racines, que l’on a un peu oublié depuis vingt ans ».
Le concours n’est pas uniquement réservé aux professionnels des métiers de bouche puisque trois catégories sont ouvertes. Aux spécialistes, donc, s’ajoutent les amateurs et les jeunes en formation. Tous les participants doivent soit résider dans la région Aquitaine-Limousin-Poitou Charentes, y étudier ou y travailler. Tous ont jusqu’au 30 septembre pour déposer leur candidature.
À noter que cette année, l’AAPrA innove en s’associant avec un autre concours tout aussi délicieux : La « Crème des pâtissiers« . Une épreuve sur le thème des souvenirs d’enfance à laquelle participeront plus d’une quarantaine de participants, amateurs ou professionnels.
Un article d’Antoine Tinel publié le jeudi 28 avril 2016 dans Sud Ouest. Photo Laurent Theillet.