À l’occasion de la Saint-Honoré, le patron des boulangers et des pâtissiers que l’on fête le 16 mai, des artisans et des bénévoles se mobilisent pour faire connaître le pain. Le principal public visé est la jeunesse qui s’initie à ce savoir-faire ancestral auprès d’amoureux de la mie.
Créée en 1996, la « Fête du Pain » est un évènement qui met chaque année à l’honneur les produits et la profession de boulanger. L’idée de ces rencontres locales est de transmettre le savoir-faire mais aussi de rappeler ce qu’est le pain de tradition française, recette traditionnelle consacrée par le désormais célèbre décret du 13 septembre 1993.
Du 12 au 18 mai 2014, les artisans-boulangers de Charente-Maritime ont offert à leurs clients le petit « Pain-Cœur », porte-bonheur, qu’ils conserveront jusqu’à la prochaine Saint-Honoré. À Mézos, dans les Landes, le foyer rural a ouvert ses portes le 16 mai. Les visiteurs ont pu participer à un atelier de pétrissage et de cuisson des pains au four à bois traditionnel. S’en est suivie une rencontre avec un apiculteur ansi qu’une savoureuse dégustation de pain et de pastis.
À Cestas, un four à bois vieux de 4 siècles
À Cestas, en Gironde, Jean-Pierre, Franck et Jacques proposent chaque année aux élèves de maternelle et de primaire de mettre la main à la pâte. « On leur explique avec quoi on fait le pain. Ensuite on leur fait faire la pâte et ils font eux-mêmes leur pain » confie Jean-Pierre. Ce n’est pas moins de 280 jeunes Cestadais qui sont venus, du 12 au 16 mai, à la rencontre de ces passionnés. Ils animent cet atelier depuis 10 ans et assurent la dernière étape de fabrication, ô combien importante, la cuisson. Il faut dire que la ville dispose d’un appareil qui se prête à une telle démonstration : un four à bois vieux de 4 siècles. Erigé au XVII°, il n’a cessé de produire pains et brioches jusqu’au XIX°. Laissé à l’abandon, il a repris du service après sa réhabilitation en 1989 par l’amicale franco-allemande cestadaise avant d’être entièrement reconstruit en 1993. Transmettre la passion du produit comme celle de l’outil est une évidence pour ces trois amis.
« Faire du pain chez soi relève plus du plaisir »
Les professionnels, eux-aussi, se mobilisent. À Pessac, la boulangerie « Kermabon » propose de nombreuses rencontres aux jeunes Pessacais. Le 7 mai, un ciné-goûter a rassemblé des dizaines de jeunes Girondins afin de les sensibiliser au savoir-faire et aux traditions boulangers. Le jeudi suivant, Isabelle Gainet, de la maison « Kermabon », a proposé à une classe de maternelle de l’école Georges Leygues de Pessac, de s’initier à la fabrication du pain. Pour elle, la transmission est essentielle même si elle ne se montre pas emballée par la fabrication domestique. Si elle considère que faire son pain chez soi « relève plus du plaisir », Isabelle certifie que « cela ne revient pas moins cher que de l’acheter chez son boulanger ». Surtout, elle dénonce l’utilisation de machines à pain domestiques qui « dénaturent la fabrication traditionnelle du pain car elles font du levain un ingrédient dispensable ».
Vous pouvez retrouver Isabelle Gainet le samedi 24 mai pour une dégustation de produits en matinée et diverses animations pédagogiques l’après-midi.
Pour plus de renseignements : www.lafetedupain.com
Nicolas Rinaldi