C’est en Saintonge principalement, là où elle est née, que la galette charentaise est toujours produite. En cent soixante ans, cette pâtisserie n’a pas pris une ride.
L’histoire raconte que la galette charentaise est née en 1848. Cette année-là, un des deux boulangers pâtissiers de Beurlay, Henri Victor Barraud en Saintonge, a l’idée de créer un gâteau moelleux dont la base est constituée d’éléments simples que l’on trouve à profusion dans la région : farine, œufs et surtout beurre. Sans doute d’autres boulangers dans la région avaient – ils créé une galette ressemblante, mais Henri Victor Barraud a un petit secret : l’angélique. Cette plante s’épanouit dans le marais poitevin tout proche et son parfum musqué donne à la galette un goût singulier et agréable.
Cent soixante-trois ans plus tard, la petite boulangerie Barraud est devenue la Pâtisserie Beurlay, où travaillent désormais 29 personnes. Il ne sort plus de pain des fours mais des galettes (le prix d’une galette de 250 grammes est d’environ 4 euros). Des milliers de galettes déclinées sous de nombreuses formes. Pour autant, dans cet établissement semi-industriel, les traditions demeurent inchangées. Pierre Daunas, l’actuel chef de production, est un témoin de cette évolution. Un témoin et le garant du savoir-faire.
Un produit pur beurre
« Je suis entré à la boulangerie Barraud à l’âge de 14 ans. Mon grand-père y avait également travaillé. J’ai commencé à réaliser les galettes charentaises quelques années plus tard. J’ai été initié au secret en quelque sorte. Mais, au fond, les ingrédients sont connus de tous. Seuls le dosage et la cuisson diffèrent. Il faut que la galette soit bien dorée mais moelleuse. Les machines ont seulement permis d’augmenter la production. Ce qui est important, indispensable même, réside dans la qualité des produits, surtout le beurre. La galette est un produit pur beurre. Il faut qu’il soit parfait. Aujourd’hui, il vient de Bretagne et il m’est arrivé de refuser des lots qui ne correspondaient pas aux critères de qualité. Nous sommes très exigeants à son sujet. »
Pierre Daunas a suivi toutes les étapes de l’entreprise familiale. De son déménagement en 1988 pour développer son produit phare, aux dernières déclinaisons impulsées par l’actuel propriétaire, Michel Martineau. Car, devant son succès grandissant, la galette s’est multipliée. Elle se conjugue aux pruneaux, à la myrtille, aux amandes, en petits sachets individuels et a même des petites sœurs sous forme de gâteaux au chocolat ou à la crème. « Il faut toujours créer », explique Pierre Daunas. Dans son laboratoire, celui qui est tout autant la mémoire que le goût de la pâtisserie Beurlay passe ses journées à mettre en recettes les idées de Michel Martineau. « Inventer un gâteau est un exercice difficile. Car il ne faut pas seulement qu’il soit bon. Il doit plaire et conserver sa fraîcheur et ses qualités pendant plusieurs semaines. La dernière galette que nous avons créée est une galette au chocolat. Cela nous a pris des mois pour trouver les bons produits. »
Très présente sur les tables des ménages de Poitou-Charentes, la galette charentaise, produit régional inscrit au Conservatoire des arts culinaires, nourrit désormais des rêves de conquête au-delà de la région. Histoire de faire son beurre en quelque sorte…
Article de Fabien Pont publié dans Sud Ouest Gourmand n°8 (printemps 2011)
5 Commentaires sur "Beurlay : une galette qui fait des petits"
dans le debut des années 60 j’avais trouvé dans le journal SudOuest rubrique » recettes de cuisine » une recette de galette ancienne landaise » Très simple mais je l’ai oubliée et mes enfants me supplie de bien vouloir la retrouver. Jel a faisais pour Noel. Avec d’avance mes remerciements
Merci pour votre message : c’est un sacré challenge que vous nous proposez! Mais les équipes du service documentation de Sud Ouest vont se plonger dans les archives du journal pour tenter de retrouver cette recette. A suivre…
merci pour une réponse aussi rapide .Je me rends compte que la recherche n’est pas facile Je ne connaissais pas le site Sud Ouest Gourmand mais je m’inscris pour retrouver les saveurs de la région !A bientôt
pourquoi on ne la trouve pas en vente libre en Provence
Bonjour
Si la galette charentaise est apparue en 1848, qui pourrait me dire où et quand est né le gâteau saintongeais avec ses petites amandes?
Merci