« L’avenir de la gastronomie passe-t-il par le terroir »? Six personnalités de l’univers culinaire ont débattu à l’invitation du magazine Sud Ouest Gourmand, samedi 12 octobre à Bordeaux.
Pour les chefs, « passionnés de cuisine et de produits que nous sommes, le produit ne nous a jamais échappé », assure Frédéric Schueller, de L’atelier des Chefs à Bordeaux. Si du côté des consommateurs, on a pu craindre que le terroir avait été remisé au placard en réserve, cela tient selon Jacques Barthouil au fait que « cette cuisine appartenait aux femmes qui ne l’ont pas transmise à leurs filles ».
Cependant, pour le chroniqueur Jacques Ballarin, « le terroir n’a jamais cessé d’exister, peut-être s’est-il ringardisé ». Et s’il est vrai qu’il doit en partie son retour sur les ardoises à des chefs qui le revisitent, la blogueuse Anne Lataillade souligne aussi que le retour à table du terroir traduit « un besoin de se rassurer et de retrouver du goût » face à une industrie agroalimentaire qui, trop souvent, a terni nos assiettes.
Ceci étant, comme l’a noté Jacques Ballarin, « le terroir ne suffit pas à faire de la gastronomie ». Et ce n’est pas Nicolas Magie qui le contredit. Le chef étoilé du Saint-James déclare même que ce terme « me dérange », tant le mot même de terroir est « devenu un business pour la grande distribution ».
Il y a dix ans, on ne mangeait de foie gras ou de saumon que pendant les fêtes
Pas de quoi condamner le terroir qui plus que jamais revit sur les marchés locaux, dans des entreprises aux fabrications artisanales et dans les plats de cuisiniers inventifs. Avec un écueil : celui de tendre à l’élitisme. Jacques Barthouil s’en explique : « faire de la qualité, plus que de la quantité, c’est un acte militant qui a un coût. Parce que derrière un produit, il y a le travail des hommes ». Il convient alors au consommateur de repenser sa consommation estime Nicolas magie, qui rappelle qu’ « il y a dix ans, on ne mangeait de foie gras ou de saumon que pendant les fêtes. Aujourd’hui on préfère en manger plus souvent en étant moins regardant sur la qualité. Il faut donc revenir à des vraies valeurs d’alimentation. »
Et si, comme le pense Anne Lataillade, le « réel problème est économique, la réponse viendra justement du local et des circuits courts ». Sur ce point, Frédéric Schueller se dit « plutôt optimiste », lui qui dans ses cours de cuisine « constate une nouvelle sensibilité des consommateurs ».
Cette « reprise en main » réjouit Jacques Barthouil qui veut croire que « l’avenir est devant vous », a-t-il lancé aux membres du jury comme aux visiteurs.
Texte Axelle Maquin-Roy. Photos Quentin Salinier.
3 Commentaires sur "Le terroir, un argument marketing pour la grande distribution?"
Vous les Chefs !
Vous avez laissé l’industrie et ses financiers s’occuper à nourir le peuple !
Reprenez les rênes !
Sortez de vos cuisines !
Mettez-vous en coopératives et faites-nous des supermarché gastronomiques !
ou alors on aura encore ça:
http://www.franceinfo.fr/decryptage/le-duel-des-editorialistes/le-duel-des-editorialistes-aod-889087-2013-02-11
Le terroir, qu’est-ce ? Le terroir caisse ?
Rétroliens pour cet article