Accessible depuis le site de Sud Ouest Gourmand, le web documentaire « Etre Street fooder à Bordeaux » est le fruit du travail de 8 étudiants[1] en Master Multimédia à l’Université Bordeaux 3. Immersion dans les coulisses d’un projet original et exigeant.
Ils ont défini un scénario, tourné des séquences et les ont montées. Le résultat, le webdoc « Etre Street fooder à Bordeaux », est bluffant. Le web documentaire est un documentaire destiné à être diffusé sur internet et dont le contenu recoupe photographies, vidéos et textes. L’objet de ce travail est de faire connaître la profession de « street fooder », ces restaurateurs ambulants que l’on retrouve principalement dans nos agglomérations. D’un travail universitaire au départ, les étudiants en ont rapidement fait un véritable projet professionnel.
« On voulait davantage aller dans l’axe humain »
Les premières étapes leur ont été imposées par les enseignants du master. La principale difficulté de cette phase préparatoire a consisté à définir un angle. « Nous avons choisi de nous mettre dans la peau d’un street fooder : on voulait aller davantage dans l’axe humain, rencontrer le producteur, le client… » confie Priscillia Maris, 21 ans, originaire de la Sarthe.
Privilégier l’aspect humain permet de rendre compte de l’expérience de celles et ceux qui font la Street Food. Mais ce choix s’est vite transformé en contrainte pour les jeunes réalisateurs. Rencontrer les street fooders implique de nombreux déplacements et le respect d’horaires étroits. « Les lieux de tournage dépendaient de l’emplacement des food trucks (les camions qui servent les repas, ndlr) » affirme Priscillia. « Nous sommes allés place Paul Doumer dans le centre de Bordeaux, à Cenon, Mériadeck, Bordeaux Lac et dans la zone industrielle de Mérignac » ajoute Carole Urban, 24 ans, native d’Alsace-Moselle.
Aux exigences de déplacement, s’agrègent les contraintes horaires. « Nous ne pouvions rencontrer les street fooders qu’aux heures de service, entre 11 h 30 et 14 h 30 ». Ce timing serré s’avère d’autant plus problématique que tous nos apprentis caméramans ne maîtrisent pas forcément les techniques de tournage. « En termes de technique, je ne connaissais rien au tournage et au montage. J’ai donc tout appris concrètement » confesse Priscillia. Armés de simples appareils réflex numériques, d’un pied, de micros et d’une perche-micro, le rendu sonore et visuel se montre néanmoins de grande qualité.
Le montage des séquences d’images et de sons n’a pas été, lui non plus, de tout repos. Des huit étudiants, seulement deux disposaient déjà d’une expérience en développement informatique. Carole, titulaire d’un DUT en Informatique, s’est surtout chargée de cette étape exigeante qui lui a demandé de nombreuses heures de travail. « J’ai quand même amélioré mes compétences en développement » souligne-t-elle. Une abnégation qui s’avère payante au regard du résultat final. Le « webdoc » se présente sous forme de jeu, alternant de courtes vidéos et des séances de questions. « Nous avons privilégié l’aspect ludique pour pouvoir faire interagir l’internaute. En plus, si on répond correctement à la plupart des questions, on accède à un bonus ».
Aujourd’hui en libre accès sur le site internet de « Sud Ouest Gourmand », le web documentaire se destinait initialement à être diffusé sur les pages web de l’Université. Dès le premier jour de tournage, les étudiants ont mis sur pied un « fil info » sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter où l’on peut encore suivre leur avancée, illustrée par des textes et des photos. Le 26 mars, sur leur page Twitter, ils partagent ainsi une recette de tacos de bœuf, justement publiée dans un numéro du magazine « Sud Ouest Gourmand ».
Tournage day 5 // On a testé pour vous! – recette en cours. #webdoc #tacosdeboeuf @ElTaco2D @SO_Gourmand pic.twitter.com/rfNSO57WDG
— Etre Streetfooder (@StreetFoodeur) 26 Mars 2014
La rédaction du journal s’intéresse à leur travail et les rencontre avant de leur proposer d’héberger sur le site du magazine gastronomique leur web documentaire. « Nous sommes très contents que Sud Ouest Gourmand héberge notre travail. Du coup, tout cela a pris plus d’ampleur » assurent les jeunes femmes. Le documentaire y est ainsi accessible depuis le 6 mars 2014.
3 questions à l’équipe de « Etre Street fooder à Bordeaux »
Prisicillia Maris et Carole Urban parlent de leur expérience de réalisatrices.
Quel fut le meilleur moment vécu lors de la réalisation de ce projet ?
Carole : Au départ, je suis allée sur un des lieux de tournage, j’y ai travaillé les décors, le « backstage » (les coulisses, ndlr) et tout cela était nouveau. Un intervenant en tournage nous accompagnait et c’était très instructif.
Priscillia : Je viens d’un BTS en communication mais étant par nature un peu réservée, j’appréhendais le contact avec les professionnels. Finalement, leur accessibilité et leur gentillesse ont facilité les choses. J’ai quand même, durant les tournages, laissé les filles poser les questions. Etant la plus grande, je me suis souvent contentée de tenir la perche (rires).
Que faites-vous aujourd’hui ? Quels sont vos projets ?
Carole : Je suis en stage dans un centre de recherches à l’Université Bordeaux 3. Je réalise une enquête sur les applications numériques dans une école primaire des Landes. Je voudrais par la suite concevoir des dispositifs numériques pour les écoles.
Priscillia : Je suis en stage dans une agence de communication sur Bordeaux. J’assiste le chef de projet web et « print ». Je souhaiterais exercer dans le même domaine mais plutôt en collectivité.
Cette expérience vous a-t-elle donné l’envie d’ouvrir un « Food truck » ?
Carole : J’aurais trop d’appréhension par rapport aux risques même si par moment on s’est dit que c’est super agréable. Je ne sauterais pas le pas.
Priscillia : J’aime bien cuisiner mais pour ouvrir un Food truck, il faut trouver un vrai concept. Je préfère être devant –acheter et manger- que derrière le comptoir.
Nicolas Rinaldi
[1] Priscillia Maris, Carole Urban, Flore Chassain, Kelly Monsanson, Marine Peyrin, Agnès Brun, Marlène Mau et Mickaël Morizot.
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