À Izon (33), sur les bords de Dordogne, Jean et Carole Barbier ont créé une conserverie pour redonner vie à un plat ancestral en perte de vitesse : la lamproie à la Bordelaise. Avec des vins haut de gamme, ils confectionnent aussi des poires et des abricots.
Les époux Barbier s’offrent une seconde vie en bord de Dordogne, près de Libourne. Après une existence parisienne dans les métiers de l’art, ils ont posé ici leur sac, avec leurs enfants. « L’idée de la conserverie est née en lisant des livres de cuisine ancienne et en fréquentant de nombreux restaurants. Dans le Sud-Ouest, au patrimoine culinaire extraordinaire, la lamproie est un mets hors du commun… que les jeunes et les moins jeunes ne mangent plus. En signant l’achat de cette maison il y a six ans, le vendeur, pour sceller l’accord, avait lancé à son épouse : « Chérie, sort la lamproie » détaille Jean Barbier, faisant visiter sa conserverie flambant neuve. « J’ai alors saisi l’importance de ce plat pratiquement inconnu ailleurs. »
C’est fin 2009 que son business est lancé, en couple et avec quelques saisonniers, dans une aile de cette chartreuse de 1 300 m2 de bâti entourée de 20 hectares de terrain. À la saison, de janvier à mai, les pêcheurs locaux apportent directement les lamproies, vertébrés ressemblant à des anguilles, sur le ponton situé devant cette maison jadis château viticole. La bête d’1,2 à 1,6 kg, nettoyée, est suspendue à un crochet puis vidée de son sang et coupée en morceaux. En parallèle, les poireaux, sélectionnés dans le Blayais, sont préparés, ainsi que le fond de sauce : échalotes, carottes… mais sans artifices du genre champignons ou lardons.
Cuisson séparée des ingrédients
« Tout cuit ensemble, à petit feu, mais chacun chez soi, dans des bacs différents pour éviter les traumatismes, à l’instar des baies de raisin qui donneront du vin. Ce n’est pas un pot-au-feu », détaille Carole Barbier. « Les morceaux restent entiers et formés. On mange trop souvent des lamproies émiettées dans l’assiette, souvent cause du désamour pour ce mets qui peut désarçonner de prime abord. Le poireau est fondant en bouche, comme une asperge. Enfin, à la sauce filtrée est ajouté le sang, moment clef donnant au plat sa couleur et son nom. Ainsi naît la lamproie à la bordelaise ».
D’autant que les Barbier travaillent avec du vin de qualité venant, pour le rouge, de la maison Malet Roquefort, à Saint-Émilion. L’ensemble est mis en boîte (assemblé, comme pour un vin) et stérilisé. Celle de 425 g (pour 2 personnes) est à 34 € ; celle de 850 g (4 personnes) à 62 €. Ici, l’analogie est complète avec le monde du vin puisque ce produit goûteux et digeste, disponible sur le site Internet et dans des épiceries fines de la région, s’appelle « Millésimes ». Les étiquettes ressemblent à celles de bouteilles de grands crus, mention du millésime comprise et livraison en caisses bois ! « Le goût est différent suivant les années », assurent les Barbier qui proposent aussi des poires au vin de Saint-Émilion et des abricots au sauternes (venant des Domaines Dubourdieu). « L’idée est de changer de vin tous les ans et d’inciter aussi les viticulteurs à offrir chez eux ce plat typique à leurs invités, y compris confectionné avec leur propre vin. »
Au total, Millésimes a produit quelques milliers de boîtes pour cette phase prometteuse de démarrage. En attendant, peut-être demain, la morue, l’esturgeon ou de petits oiseaux pour compléter l’offre. « Nous voulons remettre dans les assiettes des produits régionaux pouvant disparaître. » L’ambition des Barbier se situe donc au niveau d’un conservatoire culinaire du Sud-Ouest.
Article de César Compadre, photos de Stéphane Klein. Publié dans Sud Ouest Gourmand n°8
4 Commentaires sur "La lamproie revit en conserve chez les Barbier"
je désire recevoir vos tarifs de lamproie a la bordelaise!
merci
Bonsoir Monsieur,
Vous trouverez nos tarifs et toutes les informations nécessaires sur http://www.millesimes-gourmet.com
Bien cordialement,
Jean Barbier
Peux t on venir acheter sur place
Si ouieuillez me laisser vos coordonnees afin de prendre rv
Merci
Bonjour,
Je vous remercie de bien vouloir me communiquer votre n° d’appel téleph tant intéressé par les conserves
de lamproie.
j.M.HERON