Les frères Ithurriague ont vu juste en créant à Pau, Café Anaïak, l’annexe du restaurant « Au Fin Gourmet ».
L’emplacement, face à la gare, en bordure du circuit automobile, hors de la ville, pourrait apparaître comme un handicap. Sauf que le restaurant Au Fin Gourmet, où Noémie et Clément Ithurriague s’installèrent en 1958, profite de l’environnement du parc Tissié et offre une terrasse paysagère insoupçonnée. Le quartier vit et, pour satisfaire le midi un public désireux de manger rapidement et à un prix honnête, les frères Ithurriague, Christian, le professionnel de la salle, Laurent, le cuisinier, Patrick, le pâtissier, ont ouvert en 2011 Café Anaïak (traduisez le café de la fratrie). Le succès fut immédiat, le trio savoure aujourd’hui le Bib Gourmand que le guide Michelin a décerné dans son édition 2015 à ce bistro de caractère.
« Nous sommes nés là-dedans, nos parents nous ont donné le goût du travail, ils nous ont laissé tranquilles quand nous avons pris la suite, nous ne sommes pas des héritiers, nous avons investi et avons grandi tout seuls », prévient Christian qui souligne la part active des femmes, Isabelle, la sienne, et Brigitte, celle de Patrick, dans l’exploitation des deux adresses. La tribu familiale est organisée et unie, cela facilite grandement le métier.
Poule au pot et croustillant de morue
Ici on ne cache rien, les noms des fournisseurs figurent sur la carte, à commencer par celui de Baptiste Sallaberry, berger à Aïnharp, en Soule, qui fournit l’agneau et le veau, deux viandes prisées par la clientèle. Les légumes viennent de Meillon, les œufs de Simacourbe, le pain de Lanne-en-Barétous ; le foie gras de chez Biraben, à Beuste, la volaille de chez Pierre Duplantier, à Méracq, le poisson de Saint-Jean-de-Luz, le cochon du Pays basque et de Bigorre.
La cuisine, sous influence régionale, a de l’accent, la formule du jour à 22,50 € (entrée, plat, dessert) cohabite le midi au Café Anaïak avec des plats incontournables comme la poule au pot légumes et sauce suprême (18,50 €), le magret de canard saisi frites au couteau maison (16 €), la côte de veau rôtie aux champignons endive braisée aux amandes (18 €).
On mentionnera également le croustillant de morue au pistou compotée de légumes provençaux (16 €) et la cassolette de lotte aux petits légumes jus de coquillages marinière (16 €) et on recommandera, pour le sucré, le sablé mangue-passion glace citronnelle et la glace à l’Izarra (la verte), superbe en texture et en goût. L’idée est d’ouvrir le bistro deux soirs les fins de semaine d’ici un mois, sans concurrencer le restaurant qui est une valeur sûre et dont les tarifs ne sont pas criminels (menu à 28 € et menu découverte, 5 plats et 2 desserts à 62 €).
Le café Anaïak met en avant les vins régionaux à petit prix comme le jurançon sec domaine haugarot (15 €) et le vin de bigorre (vin de pays) au clos basté (14 €). Vin au verre également à partir de 3 €. Il est possible de commander une bouteille servie au restaurant où le bordeaux est en vue –on pointera dans l’appellation saint-julien les fiefs de lagrange 2010 (60 €).
Un article de Jacques Ballarin pulié dans Le Mag Sud Ouest du samedi 14 mars 2015. Photo Luke Laissac.
Café Anaïak, 24, avenue Gaston-Lacoste 64000 Pau. Tél.05 59 27 47 71.